L’Allier est ancrée dans ma mémoire.
Je suis resté profondément imprégné par ses paysages, et particulièrement marqué par une promenade avec mon frère, artiste peintre, au pied des orgues basaltiques formées lors du refroidissement d’une coulée volcanique, dominant la rivière Allier.
Ce lieu, à la fois minéral et vivant, a éveillé en moi une émotion fondatrice, celle d’un dialogue entre la terre, la lumière et le souffle du temps.
Depuis, mon processus créatif s’est nourri d’une recherche longue, intense et exigeante : trouver la manière la plus juste d’exprimer ma vision. Chaque jour apportait son lot de découvertes, de doutes et d’expérimentations. De nombreux essais ont été nécessaires pour que la lumière et la matière cessent de s’opposer, et qu’elles commencent à se répondre, à s’inventer l’une à travers l’autre.
J’ai exploré diverses techniques et matériaux, cherchant à modeler mes œuvres comme on forge le métal ou comme on polit le bois, avec la patience du forgeron et la sensualité du céramiste.
Chaque trace, chaque strie, chaque imperfection devient alors un souffle, une vibration qui anime la surface. La matière devient chemin de lumière, espace d’émotion — comme on peut le percevoir dans le film Origines, présenté en bas de page.
Pour façonner mes tableaux, je n’ai jamais séparé le geste de la pensée.
Mes outils prolongent la main, traduisent la respiration du corps.
Je cherche une harmonie visuelle qui évoque à la fois la sérénité et l’énergie, pour que mes créations ne soient ni froides ni abstraites, mais charnelles, tactiles, organiques et sculpturales.
Dans les espaces où elles sont exposées, mes œuvres proposent une expérience sensible : la matière y devient l’instrument de la lumière, et la lumière la révélation de la matière.
Ainsi, dans chacune de mes créations, chacun peut reconnaître l’intuition des origines, la pulsation du monde — cette invitation à voir, à ressentir et à penser.




